Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/351

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n’avons pas à faire ici la critique des mœurs américaines mais quand on connut à Vermel, en France, où le mariage est prononcé par la loi et béni par la religion, quelle que soit l’Église à laquelle on appartienne, la rapidité avec laquelle votre union avait été faite, cela donna aisément prise à la malveillance ; et lorsque l’on vous vit entraîner votre mari dans une existence de fièvre et de luxe qui n’est pas dans nos usages, on en tira, trop aisément peut-être, des conclusions fâcheuses pour vos sentiments d’épouse et pour votre réputation.

— J’avais une affection très sincère pour M. Deblain je le savais riche et j’avais moi-même de la fortune. Il semblait prendre plaisir aux fêtes que nous donnions ; nos dépenses ont toujours été inférieures à nos revenus ; je n’ai jamais cessé de respecter le nom français que j’ai encore l’honneur de porter.

Rhéa avait articulé ces mots, les derniers surtout, avec une telle énergie, qu’un murmure de sympathie les accueillit aussitôt.

— J’arrive maintenant, reprit l’honorable conseiller, à l’accusation même. La santé de M. Deblain avait toujours été fort bonne c’est seulement à la fin du dernier hiver qu’il parut souffrir. Son ami, le savant docteur Plemen, le soignait pour une maladie nerveuse de l’estomac. Lorsque les insomnies de son malade étaient trop prolon-