Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/372

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viction profonde en mon âme et conscience, que la justice n’est pas en présence d’un empoisonnement par des sels de cuivre, quels qu’ils soient.

« Permettez-moi, messieurs, de vous inviter à bien graver dans votre mémoire cet axiome, par lequel je résume ce point spécial de mon examen.

« Je n’ai trouvé, dans les différentes parties du corps dont il s’agit, que du cuivre normal mais, en revanche, j’y ai découvert une grande proportion d’alcaloïdes, ptomaïnes, alcaloïdes cadavériques, qu’on ne peut confondre avec les alcaloïdes végétaux. Si M. Deblain avait été empoisonné par le cuivre, comme les sels de cuivre sont de puissants antiseptiques, ils se seraient opposés au développements de ces alcaloïdes cadavériques, d’autant plus que, de l’aveu même du docteur Plemen et ainsi que l’a constaté le docteur Magnier, le malade a succombé rapidement et n’a présenté les symptômes de nulle maladie infectieuse.

« C’est à Me  Leblanc, le défenseur de M. Barthey, qu’il appartiendra spécialement de vous demander pourquoi l’accusation a choisi l’arseniate de cuivre de préférence à tous les autres composés de ce métal, que l’on rencontre le plus souvent dans les statistiques criminelles, parce que ce sont là des toxiques qu’il est aisé de faire soi-même ou de se procurer ; mais, moi, je demande que la cour ordonne une troisième analyse par l’un des experts jurés de Paris. C’est le droit de la défense de l’exi-