Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/393

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n’appellerait pas à son aide quelque savant de premier ordre, un homme tel que vous, par exemple, qui lui démontrerait que M. Deblain avait été victime d’un crime. J’acceptai alors l’épouvantable mission que vous savez, et si je conclus à un empoisonnement par des sels de cuivre, c’est que ce malheureux avait tenté d’un traitement empirique par des pilules de sulfate de cuivre et que, d’ailleurs, on trouve du cuivre à l’état normal dans tous les corps, vous le savez bien.

— Dans les organes que j’ai soumis à l’analyse chimique, il…

— Il s’en trouvait plus encore qu’il ne devait y en avoir. C’est vrai ! Ah ! c’est que j’ai eu peur d’une seconde expertise et qu’au moment où ce corps m’a été livré, je l’ai saturé moi-même d’une solution de cuivre pour arrêter la décomposition. Elle était déjà plus que suffisante pour avoir fait disparaître toute trace d’empoisonnement par les alcaloïdes cadavériques.

L’Américain n’avait pu retenir, à ces derniers mots, un mouvement d’orgueil. Il ne s’était donc pas trompé.

— Un empoisonnement par le cuivre, reprit Erik, pouvait provenir d’un abus de ces sels comme médicament ; il pouvait être considéré comme un accident. La justice devait s’arrêter là, ne pas chercher des coupables qui n’existaient pas. Est-ce qu’il était possible de supposer qu’on soupçon-