Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/40

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de la terre, mais toutes les autres affections, si cela avait pu contribuer à son bonheur. Quand on se permettait de lui faire un compliment qui ne s’adressait pas en même temps à sa sœur, elle tournait lestement les talons au maladroit.

Mlles Panton avaient bien une sorte de gouvernante, dame de compagnie, chargée de les escorter : miss Gowentall, épaisse personne d’une quarantaine d’années et atrocement myope ; mais, le plus souvent, la pauvre femme perdait de vue les jeunes misses avant qu’elles fussent sorties de la maison paternelle, et c’était presque toujours d’un côté diamétralement opposé à celui qu’elles avaient pris qu’elle les cherchait, pendant des heures entières, parfois en société du révérend Jonathan et de son fils Archibald, que la conduite de leurs nièces et cousines scandalisait, et qui profitaient de l’occasion que leur offrait la solitude de miss Gowentall pour placer un de leurs sermons.

Très élégantes, Jenny et Rhéa parlaient fort correctement le français, adoraient tout ce qui venait de la France, en suivaient toutes les modes avec beaucoup de goût, et si elles n’étaient pas mariées depuis déjà longtemps, c’était tout simplement, — car, indépendamment du grave Archibald et du colonel Gould-Parker, les soupirants ne leur manquaient pas, — parce qu’elles rêvaient d’entraîner quelque jour leur père à Paris, où