Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/411

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L’arséniate de cuivre lui échappe, mais le champ des poisons est, hélas trop fertile. Nous sommes en face d’une accusation dont la bizarrerie est complète : un homme est mort d’un coup de feu, et on nous accuse de l’avoir tué d’un coup de poignard ; un malheureux a succombé presque subitement, emporté par une cause inconnue, et nous lui avons arraché la vie à l’aide du seul poison-que nous aurions pu nous procurer ; mais ce poison n’existe pas dans les organes du défunt, ou, du moins, il ne s’y trouve pas dans l’état où il y serait découvert si on en avait fait un usage criminel. Enfin le crime, s’il y a eu crime, a été commis à une heure où l’accusée était loin et M. le procureur général, à bout d’arguments, est obligé de faire de ma cliente une amazone, enfourchant je ne sais quel fantastique hippogriffe, au milieu de la nuit, sans être vue de personne, pour venir accomplir son forfait et disparaître. Est-ce que vraiment tout cela est sérieux ?

« J’ai presque honte de discuter devant des hommes graves de pareilles fables. Si Mme Deblain n’est revenue à Vermel qu’à sept heures du matin, c’est que sa sœur n’avait plus besoin d’elle, mais qu’elle, Mme Deblain, avait besoin de repos ; et si les témoins dont mon éloquent adversaire n’accepte les dépositions qu’avec ironie n’ont pas dit plus tôt ce qu’ils ont affirmé tout à l’heure, sous la foi du serment, c’est tout simplement parce que