Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/45

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s’étend Philadelphie, avec ses rues de douze kilomètres, orientées nord et sud et coupées à angles droits par d’autres voies s’en allant est et ouest, ses trois cents temples et ses six mille usines ; soit pour se rendre à l’île verdoyante de Windmill, au milieu du fleuve ; soit encore pour remonter le majestueux cours d’eau jusqu’à Wilmington et revenir par le chemin de fer.

Mais il arrivait alors, la digne gouvernante n’ayant pas moins horreur de l’eau comme moyen de locomotion que comme breuvage, qu’elle se réfugiait, dès le départ, dans l’intérieur du bâtiment, et que les deux jolies Américaines n’en étaient que mieux seules avec leur compagnon, qu’elles grisaient réellement de leur jeunesse et de leur gaieté.

Puis ce furent les théâtres, tous les théâtres, grands et petits, qu’il fallut voir, de succulents dîners qu’Elias Panton donnait en l’honneur de son hôte, des bals ou l’ami du docteur Plemen était le cavalier attitré des deux jeunes filles, des soupers sans fin, à Belmont-Mansion, le café Anglais de Philadelphie, des distractions incessantes ; si bien que Raymond rentrait le soir, tout à fait charmé, mais brisé de fatigue et se demandant si ses deux charmantes amies étaient d’acier pour résister à une semblable existence.

Ces jours-là surtout, il s’endormait sans songer à ouvrir aucune de toutes les petites Bibles noires,