Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/57

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libre, ombreuse, se déroulant sous les taillis.

— Maintenant, un temps de galop, et qui m’aime me suive ! fit la jeune fille, en enlevant son cheval, qui partit à fond de train.

Raymond imita sa compagne et ce fut alors, pendant plus d’une demi-heure une course folle, sous les épais ombrages des arbres centenaires de cette splendide forêt qui s’étend au sud de Philadelphie.

Parfois notre ami demeurait quelques pas en arrière, pour admirer tout à son aise la jeune fille, dont l’amazone moulait la taille et les superbes épaules, et qui, bien campée sur sa selle, la chevelure un peu fouettée par la brise, adorable de tournure et de hardiesse, excitait sa bête de la cravache et de la voix.

Puis il la rejoignait et la dépassait un peu, pour la trouver plus troublante encore, avec sa poitrine légèrement soulevée, son teint brillant de jeunesse, ses lèvres souriantes et ses beaux yeux aux regards francs et hardis.

Elle s’arrêta enfin, presque brusquement, comme à la manœuvre, et, pendant que sa monture écumante frémissait, redressant ses oreilles et secouant sa crinière, elle se tourna à demi vers son compagnon pour lui demander, d’un air vainqueur :

— Eh bien ! qu’en dites-vous ? Est-ce que, s’il était mon mari, lors même qu’il ne serait encore