Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/63

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l’entrée du bosquet, où venaient d’apparaître Jonathan Thompson et son fils.

C’était, le révérend qui avait prononcé ces étranges paroles, en s’adressant tout à la fois à sa nièce, à M. Deblain et à un troisième personnage que la sœur de Jenny ne connaissait pas et qui se tenait derrière les deux clergymen.

— Tiens, mon oncle et mon cousin ! s’écria joyeusement Rhéa, pour qui la phrase du digne presbytérien n’était, qu’une plaisanterie, peut-être un peu risquée de sa part. Par quel heureux hasard ?

— Ce n’est pas par hasard que nous sommes ici, répondit avec solennité Jonathan, mais par la volonté du Très-Haut !

— Et pour l’honneur de la famille, ajouta Archibald, avec non moins de solennité.

— La volonté du Très-Haut, l’honneur de la famille dit Raymond, en se levant. Qu’est-ce que tout ce charabia ? En quoi donc l’honneur de miss Panton est-il compromis, parce qu’elle est ici à Camden place, en train de déjeuner avec moi, dans un jardin public, en plein air ?

Toute rougissante, la jeune fille avait également quitté son siège. Son visage trahissait une émotion violente, une sorte de révolte d’orgueil.

— Il est possible, reprit Jonathan, d’un ton monocorde, comme s’il débitait un sermon, que ces sortes de choses soient sans importance dans