Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/7

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le but de sa vie, de ne pas deviner qu’elle était aussi intéressée que lui-même au résultat de ses travaux.

Et, sans doute pour ne pas se laisser dominer par l’émotion qui, dans ces moments-là, s’emparait de lui, William se remettait à dévorer de nouveau, dans ses feuilles judiciaires, le récit de quelques-uns de ces crimes dont la cause et le but échappent également au psychologue, crimes qui semblent commis pour le seul amour du mal, et dont les auteurs, monstres moraux, sont, pour ainsi dire, irresponsables.

Ce n’était pas là, probablement, ce que cherchait l’étranger ; car, si les articles de ce genre arrêtaient un instant son esprit, il jetait bientôt loin de lui ses journaux, avec un mouvement de colère et de déception.

Il ne fallait rien moins qu’un baiser de Jane pour le calmer.

Parfois, après avoir déjeuné rapidement, William sortait, presque toujours seul.

Ces jours-là, il se rendait alors au palais de justice, où il avait les plus honorables relations parmi les magistrats, ce qui lui permettait d’être particulièrement assidu aux audiences des grands procès criminels.

À demi caché dans les rangs de la foule, bien qu’il eût une place réservée sur l’estrade, der-