Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Et vous ne m’avez pas prévenu !

— Non ! vous savez bien que cela eût été inutile ; il a fallu les craintes de la bayadère pour vous donner l’éveil. Mais je ne vous perdais pas de vue. Si attentif que je fusse aux avatars de Vischnou, personne de suspect ne se serait dirigé de votre côté sans que je le visse. Du reste, ce Malabar n’est pas un personnage bien dangereux. Comme après tout, nous sommes deux, je ne le crois pas disposé le moins du monde à s’attaquer franchement à nous.

— Non, mais il agira par la ruse et tout cela pourrait finir assez mal. Le mieux est de partir le plus tôt possible.

— Et Goolab-Soohbe ?

— Je l’emmène avec moi.

— Comment, vous l’emmenez avec vous ! Elle va nous suivre jusqu’à Pondichéry ?

— Peut-être même plus loin encore !

— Commandant, commandant ! m’écriai-je, en regardant fixement sir John et en l’arrêtant par le bras, vous n’y pensez pas, cela n’est pas sérieux ?

— Très-sérieux, au contraire ! Cette fille m’aime, moi j’en suis fou. Je ne la laisserai pas en face de la vengeance de son amoureux éconduit. Tout est convenu avec elle ; ce soir même nous partirons. En arrivant à l’hôtel je vais me mettre en quête de palanquins de voyage.

— Vous êtes bien décidé ?