Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/172

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Je pris dans mon palanquin un revolver à six coups, et je glissai dans ma ceinture un large poignard que je tenais de la générosité de Sonda-Bohadoor, notre aimable hôte de Ceylan.

Pendant que je faisais ces préparatifs, sir John donnait ses instructions au houkabadar, et Roumi préparait le thé, comme si son maître, en l’appelant au milieu de la nuit, n’avait eu d’autre intention que de se faire servir.

Toutes ces dispositions avaient été prises en moins de cinq minutes.

J’allais me glisser hors de la tente lorsque, m’étendant à terre pour ne pas être aperçu, je touchai de la main la chienne de l’amant de la bayadère. L’animal ne bougea pas. Un soupçon me traversa l’esprit. Je pris Dieck par une patte en l’appelant à voix basse. Elle ne répondit pas. Je m’approchai davantage : la pauvre bête n’était plus qu’une masse inerte, elle était morte. J’étendis le bras, et, saisissant Duburk par une oreille, je l’attirai près de moi : sa gueule était blanche d’écume. Ainsi que la danoise de Canon, il avait été empoisonné par nos ennemis, qui nous avaient enlevé ainsi nos deux plus fidèles gardiens.

Je me retournai vers sir John ; il me fit signe qu’il avait vu et compris.

Le laissant avec Roumi et la bayadère qui dormait toujours, et longeant les parois de la lente, je suivis le houkabadar en rampant comme lui dans les hautes