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Le soir même, tout était décidé pour faire dans l’intérieur de Ceylan une reconnaissance, que le court laps de temps que le Raimbow devait passer en rade nous poussait à commencer immédiatement.

À Trinquemale, nous aurions vécu de l’existence anglaise ; une fois dans les jungles, nous devions tomber au milieu des mœurs indiennes.

Depuis longtemps déjà, sir John avait formé, du reste, le projet de parcourir Ceylan. Intrépide chasseur, il avait bien des fois rêvé à quelques bonnes campagnes dans les forêts vierges, si peuplées de panthères et d’ours, mais, jusqu’alors, ses affaires l’avaient empêché de réaliser son rêve. Il se faisait une fête de notre excursion.

Nous voulions, par le chemin le plus court, nous rendre à Candy, cette ancienne capitale du royaume fantastique du géant Ravana, et, de là, gagner le pic d’Adam dont, si cela nous était possible, nous ferions l’ascension. Je ne voulais pas passer à Ceylan sans voir, moi aussi, et toucher, sur le sommet de la montagne, tout comme un pèlerin Bouddhiste, l’empreinte mystérieuse du pied de Bouddah.

Deux chemins nous étaient ouverts pour pénétrer dans l’intérieur de l’île : la route tracée par les premiers occupants européens, route qui joint Trinquemale à Colombo en traversant Candelly, Pontian, Minery, Noyembera, Nelandée, le fort Mac-Donald et Candy ; et le fleuve Mohaville-Gange qui se jette dans le sud de la baie de Trinquemale et qui nous ferait