Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/242

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tume : je commençais à trouver que nous pouvions laisser les Hindous à leur lugubre office, lorsque, levant les yeux jusqu’au sommet des murailles pour y suivre les capricieuses découpures de la flamme, je m’aperçus que je n’avais pas tout vu dans ce qui nous environnait.

En effet, je n’avais pas remarqué tout d’abord ce qui maintenant frappait mes yeux, c’est-à-dire les arabesques et les sculptures dont étaient couverts les murs de la cour des morts. Le long des trois murailles, à des hauteurs différentes, jetées sans ordre et comme groupées par le hasard, sortaient des reproductions en relief de tous ces oiseaux voraces qui planent sur le Gange, objet de la vénération des Hindous. Sur les tuiles rouges du faîte, semblaient vivre, sous les jeux de la flamme, des vautours aux longs cous dénudés, des aigles aux regards fixes et brillants, des milans aux becs et aux serres acérés et des condors à l’aspect hideux.

C’était repoussant à voir. Je ramenai bien vite mes regards vers la terre.

Huit ou dix cadavres avaient atteint le degré voulu de carbonisation, — car tous les Hindous n’attendent pas que leurs morts soient réduits en cendres ; — il ne restait plus à accomplir que le dernier acte de la cérémonie des funérailles, c’est-à-dire à jeter dans le Gange ces corps à demi consumés.

Les esclaves venaient d’enlever ces tristes dépouilles et ils se dirigeaient vers le fleuve, lorsque