Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/263

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Hollande l’appartement était en rapport avec le nombre de chevaux et de voitures que l’on demandait. En effet, un des côtés de la cour de l’hôtel était pris par d’immenses écuries, où plus de cent cinquante petits chevaux rentraient chaque soir. Du reste, tout cela n’était pas cher. Nous avions fait prix d’avance : moyennant douze ou quinze florins, nous avions un appartement très-confortable, deux repas à une table luxueusement servie et deux voitures nuit et jour à notre disposition.

Je n’eus vraiment qu’un reproche à faire au service de l’hôtel pendant tout le temps que j’y restai, ce fut la parcimonie avec laquelle les bendharis[1] distribuaient le pain. En véritable Français je n’avais pas encore pu m’habituer à remplacer ce compagnon indispensable des viandes, par les pommes de terre ou le riz.

Je fis donc une assez singulière grimace lorsque le soir, à mon premier repas à une table d’hôte qui était une réunion bizarre de toutes les nationalités, — on se serait volontiers cru assis au milieu des ouvriers de la tour de Babel, après la confusion des langues, — je ne trouvai, sous, ma serviette, qu’une petite tranche de gâteau fort appétissante à l’œil, mais fort peu rassurante pour les besoins de mon estomac. Je n’en fis qu’une bouchée et j’appelai un des domestiques. Il accourut vers moi tout étonné, et

  1. Garcons de service dans les salles à manger.