Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/265

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avions une promenade à faire à Mysteer ce jour-là, mais une quinzaine de jours seulement après notre arrivée nous pûmes mettre notre projet à exécution.

Un beau soir donc que le temps promettait une délicieuse nuit bien l’aile pour une excursion du genre de celle que nous allions entreprendre, nous commandâmes de mettre les meilleurs chevaux à la moins mauvaise des voitures, et, après le dîner, un bon cigare aux lèvres, nous nous étendîmes paresseusement sur les coussins de notre équipage en criant au cocher :

— Route de Buitenzorg, à Mysteer.

Les esclaves qui devaient courir auprès de la voiture se munirent de torches ; nous nous élançâmes vers le haut de la ville.

En quittant Batavia, la route de Buitenzorg, que l’on prend pour gagner Mysteer, s’engouffre dans des arcades de verdure formées par ces géants des forêts océaniennes, en offrant la plus délicieuse et la plus fraîche promenade. Nos petits chevaux, animés par les piqueurs, eurent bientôt atteint les dernières maisons. La nuit commençait à se faire sombre, lorsque nous pénétrâmes sous les ombrages.

Nos hommes allumèrent alors leurs torches faites de branches d’arbres enduites d’huile de coco, le cocher fit avec la langue un léger bruit qui suffit pour faire prendre le galop à son attelage, et, hommes et bêtes, — car les porteurs de torches couraient de chaque côté de la voiture afin d’éloigner les serpents