Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/30

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ce qu’une courte exploration du pays nous eût permis de prendre une décision. Il pouvait parfaitement se faire que, bon gré mal gré, nous fussions obligés de poursuivre notre route. Toutefois, la vue de plantations de tabac et de cannes à sucre en fort bon état nous permettait de mieux espérer.

Nous accostâmes à un débarcadère en bois et nous nous enfonçâmes bravement, Canon et moi, accompagnés de notre pilote malais, au milieu des cases du village.

Nous étions certainement dans la contrée la plus fertile de l’île. Le Mohaville, en se divisant, forme, dans cette partie sud-est de Ceylan, des prairies marécageuses propres surtout à la culture des canelliers. Les terres qui dominaient les prairies étaient couvertes d’admirables champs de riz, au-dessus desquels s’élevaient çà et là des topos ou bosquets de cocotiers.

À Ceylan, comme dans tous les pays tropicaux, le cocotier est l’arbre par excellence, le présent le plus précieux que la nature ait fait à l’homme.

« Le cocotier, dit un adage indien, a été donné à l’homme par Brahma comme une preuve de son amour. Son serviteur se couche sous son ombrage ou se bâtit une cabane de ses branches ; il mange son fruit savoureux, boit la liqueur qui coule de son sein, se couvre de son écorce et fume ses plus délicates feuilles. »

En grande partie, la population de Bintame est