Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après une journée de promenade le long de la côte de Banca et après avoir dépassé les fameuses mines d’étain, nous vînmes mouiller à l’entrée de la petite rivière d’Ogan.

Le lendemain nous reprîmes notre course.

Nous dépassâmes rapidement avec une jolie brise d’est les Sept Îles, la pointe Jambi, et nous donnâmes dans le détroit de Brahalla, pour venir mouiller, au commencement de la nuit, sous la pointe Dato, dans les eaux bleues de la baie Amphitrite.

Nous étions là dans le meilleur abri de la côte est de Sumatra. La baie Amphitrite, creusée dans la demi-circonférence que décrit le rivage du royaume de Siak depuis la pointe Dato jusqu’aux îles qui encombrent l’embouchure de l’Indragiri, est abritée des vents du large par les îles Sinhap et Lingin ; jamais les typhons n’y apportent leurs colères.

Depuis notre départ de Batavia, nous n’avions pas rencontré d’autres embarcations que celles de quelques malheureux pêcheurs ; aussi, reçûmes-nous parfaitement les proas qui, le lendemain matin, nous accostèrent pour renouveler nos provisions de fruits. Les légers bâtiments étaient de véritables corbeilles flottantes au milieu desquelles disparaissaient leurs noirs nautonniers.

Nous eûmes bientôt abord plus de bananes, d’ananas, de goyaves, de mangues, d’avocats ou de mangoustans, qu’il ne nous en fallait pour six mois ; de plus nous apprîmes des marchands que le royaume