Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/308

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monde, mais nous n’y étions pas depuis cinq minutes que le maître d’équipage nous annonçait par la claire-voie que, de tous les côtés, les pirates approchaient.

Nous ne fîmes qu’un bond jusque sur le pont.

— Les cartahuts des filets sont disposés ? demanda sir John.

— Oui, capitaine, et les pièces amorcées, répondit Morton.

— Bien ! attention alors !

La lune avait disparu derrière l’île Amphitrite ; çà et là les eaux calmes de la rade reflétaient les plus brillantes des milliers d’étoiles du ciel. À l’arrière du Fire-Fly, venant de terre, se laissaient dériver une douzaine de grands arbres derrière lesquels se cachaient évidemment des proas ; plus loin, avec les longues-vues de nuit, nous pouvions distinguer une vingtaine de sveltes embarcations qui pagayaient sans bruit en se dirigeant vers nous. Nous allions être attaqués de trois côtés à la fois. L’obscurité la plus complète environnait le Fire-Fly, le fanal de la corne même s’était éteint et n’avait pas été remplacé.

Bientôt les troncs d’arbres ne furent plus qu’à quelques mètres de nous. Les proas du large hâtèrent alors leur marche pour venir promptement donner main-forte aux premiers assaillants.

— Attention ! répéta Canon, mais pas un coup de feu avant le commandement. Allez, me dit-il, donner