Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/370

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Lorsque je vous aurai ajouté à ces détails que les fenêtres étaient fermées par des grillages couverts de coquilles nacrées, au lieu de vitres que les ouragans empêchent d’employer, vous connaîtrez, tout aussi bien que moi, l’intérieur d’une maison chinoise, dont la demeure de notre ami Fo-hop était un élégant échantillon.

Il ne nous restait plus à voir chez lui que la chose la plus intéressante pour nous, c’est-à-dire sa femme. Notre obligeant ami paraissait assez embarrassé, et peut-être, par discrétion, allions-nous renoncer à notre projet, lorsqu’elle parut dans le jardin, planté surtout d’admirables marguerites et de roses pâles. Nous étions, nous, dans la galerie, cachés par des mou-tans en fleurs : la jeune femme venait sans défiance de notre côté. Elle n’était plus qu’à quelques pas quand elle nous aperçut. Jetant alors un petit cri d’oiseau effarouché, elle voulut fuir dans son appartement ; mais la course était défendue à ses petits pieds brisés. Malgré le parasol sur lequel elle s’appuyait pour hâter sa marche, son mari l’eut rejointe avant qu’elle eût fait dix pas.

Nous les laissâmes un instant causer ensemble, puis, Fo-hop nous ayant fait signe qu’elle était préparée à nous recevoir, nous nous approchâmes.

Elle s’était laissée tomber sur un banc et paraissait fort embarrassée d’être ainsi en présence d’étrangers. Nous étions les premiers Européens qu’elle voyait d’aussi près. Si je n’avais pas été tout occupé à l’examiner, j’aurais certainement bien ri de la