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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/374

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tait à faire la partie la plus intéressante de notre excursion.

Nous prîmes une dernière tasse de you-tsien, thé d’une délicatesse extrême qui se récolte avant les pluies, afin de faire disparaître le goût de ces bonbons au gimgembre que nous avions eu l’imprudence de trouver délicieux, et nous donnâmes le signal de la retraite.

Très-galamment, en vrai gentleman qui ne perd jamais une bonne occasion, sir John baisa un des ongles roses de la jeune femme ; je m’inclinai devant elle, et nous sortîmes de chez notre hôte, enchantés de notre visite et remplis de reconnaissance pour cette grave infraction qu’il venait de faire, en notre faveur, aux us et coutumes du Céleste-Empire, en nous introduisant au milieu de sa famille.

En remontant la rue de Fo-hop, nous trouvâmes presque immédiatement cette muraille de pierre qui sépare les deux villes. Je m’aperçus qu’elle était, comme le mur extérieur, défendue par un large fossé plein d’eau.

La porte qui était en face de nous était la porte Taenan. Ainsi que toutes les autres ouvertures des fortifications, c’était une longue voûte fort mal éclairée par une petite lanterne qu’un factionnaire portait au bout de sa lance. Comme nous comptions beaucoup plus sur la ruse que sur le laissez-passer du mandarin, nous attendîmes un moment favorable en nous dissimulant, autant que cela nous était possible, dans les rangs de la foule qui se dirigeait dans