Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/383

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par la fantaisie, se montraient çà et là une des déesses du Si-Kiang, poursuivie par quelque grotesque amoureux au ventre rebondi.

Nous lançâmes notre embarcation, et, son avant effilé lui ouvrant un passage au milieu des petits bateaux amarrés pêle-mêle derrière cette rue flottante, nous vînmes accoster à l’arrière de l’un de ces palais dorés où Fo-hop était, à ce qu’il paraît, fort connu.

Notre ami, après nous avoir dit de l’attendre, s’introduisit dans le bateau par une petite échelle et disparut dans l’intérieur. Il revint bientôt, accompagné d’un gros et gras personnage, le directeur, capitaine ou tout autre chose de l’établissement, qui, en nous apercevant, poussa un grand cri accompagné de gestes de refus.

Je ne pus vraiment m’empêcher de rire en regardant sir John. Nous avions l’air de deux écoliers, se cachant des gardiens de la morale publique pour pénétrer dans quelque mauvais lieu.

Voyant que tous les arguments de notre introducteur ne réussissaient pas le moins du monde à nous introduire, nous nous décidâmes à employer ce moyen sans réplique auprès d’un Chinois, trois fois Chinois comme l’individu que nous avions devant nous, c’est-à-dire la corruption. Nous fîmes briller à ses petits yeux avides une demi-douzaine de piastres que nous lui promîmes comme récompense de sa condescendance.

La vue de l’argent fit rapidement pencher la ba-