Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/393

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bord, et deux pièces allongées de 6 à l’avant. Leur armement était complété par quelques fusils de rempart de deux pouces de diamètre, tournant sur des pivots fixés sur les bastingages. Tout cela, animé par deux ou trois cents hommes armés de fusils, de lances et de flèches, faisait encore d’assez tristes navires de guerre, dont les batteries inférieures pouvaient recevoir une trentaine d’avirons pour venir en aide à la voilure.

Laissant toutes ces singulières constructions derrière nous, nous longeâmes le quai des factoreries pour venir accoster à la douane. Il pouvait être alors deux heures de la nuit.

Ce ne fut pas sans peine que nous arrivâmes à la factorerie anglaise, où demeurait M. Hope. À chaque angle de rue, nous trouvâmes des portes soigneusement fermées que nous dûmes faire ouvrir grâce à notre laissez-passer. M. Hope et MM. Lauters nous attendaient, non sans inquiétude. Les renseignements qu’ils avaient eus, depuis notre départ, leur avaient appris que la situation allait devenir fort grave. Plusieurs Européens, déjà, avaient abandonné le soir même les factoreries pour se réfugier à Whampoa sur les bâtiments en rade ; il nous restait à savoir s’ils n’avaient pas rencontré les embarcations du Lys d’eau et de la Triade.

Fo-hop était un Chinois que ses affections et ses intérêts conduisaient à aimer et à être utile aux Européens ; il avait, de plus, une très-grande amitié pour sir John, et il nous donna le conseil de ne pas