Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/411

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temps, se dirigeant vers les embarcations chinoises, la pirogue pontée que j’avais perdue dans le nord du fleuve. Elle avait pu, grâce à ses avirons, nous rattraper pendant que nous étions en calme, son faible tirant d’eau lui ayant permis de prendre, à tribord des petites îles, une route plus courte que celle que nous avions suivie.

Je fis part de mes observations à Canon. Cette réunion des bateaux mandarins et de la pirogue qui avait semblé nous suivre et nous surveiller était trop extraordinaire pour ne pas mériter toute notre attention, surtout dans les circonstances difficiles où nous nous trouvions.

Après un court examen à la longue-vue, nous reconnûmes que les embarcations chinoises étaient armées en guerre. Nous pouvions même distinguer les artilleurs groupes autour de la longue pièce sur pivot que toutes avaient à l’avant, et les costumes bigarrés des nombreux soldats qui les montaient.

— Que pensez-vous de tout cela ? demandai-je à sir John.

— Rien de bon ! Nous allons les rencontrer dans vingt minutes, et ils vont me demander un chop que je n’ai pas. Nos pièces sont-elles chargées ?

— J’ai fait renouveler les gargousses ce matin même, répondit Morton.

— Eh bien ! faites-les détaper, je crois qu’elles vont nous servir. Faites aussi charger les pierriers à mitraille et prendre les carabines à nos meilleurs tireurs.