Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/76

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J’avais commencé tout d’abord par payer mon tribut au comique de la situation ; puis, comme je compris qu’elle pouvait tourner au tragique, je m’élançai à mon tour avec quelques-uns des péons. Bientôt nos efforts combinés nous rendirent maîtres de la bête, aux jambes de derrière de laquelle nous passâmes bien vite une forte corde pour la maintenir. C’était un petit mâle de quelques mois à peine que Canon se promettait d’offrir à notre hôte.

Nous ne pouvions songer à continuer la chasse. Nous étions, mon ami et moi, dans un état épouvantable, couverts de boue des pieds à la tête, le contrebandier surtout, grâce à son dernier exploit. De plus, les éléphants s’étaient dispersés, et les poursuivre dans les fourrés des jungles n’était pas praticable. Du reste, le résultat de notre expédition me semblait satisfaisant ; quatre éléphants n’étaient point un menu gibier. Il est vrai que sir John était insatiable. Il ne fallut rien moins que les conseils du vieux chasseur et mes instances, pour le décider à prendre le chemin de la plantation.

Les défenses enlevées aux vaincus, nous quittâmes le lieu du combat.

Deux heures après, nous étions de retour à la plantation où nous fîmes triomphalement notre entrée aux applaudissements de Sonda Bohadoor, qui nous attendait et qui parut très-touché de notre cadeau.

Inutile d’ajouter que notre premier soin, après