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Le matin, après son déjeuner, repas frugal que lui montait son concierge, le vieil officier sortait pour faire sa promenade hygiénique sur la place Royale. Le soir, il dînait dans un petit restaurant du quartier, puis, après une courte station au café voisin, en compagnie de quelques anciens frères d’armes, il rentrait invariablement à neuf heures, pour recevoir, en passant devant la loge, un salut militaire de Bernier, dont il était naturellement le favori.

Au second, c’étaient M. et Mme Chapuzi, Philémon et Baucis ; à eux deux près d’un siècle et demi.

Philémon Chapuzi s’était retiré des contributions indirectes avec une de ces modiques pensions que l’on sait, et Baucis l’administrait en ménagère si industrieuse que les petits rentiers pouvaient recevoir quatre ou cinq fois l’an une douzaine d’amis.

Sauf ces jours de gala, le vieux ménage, par économie autant que par besoin de repos, se couchait avec le jour.

L’appartement du troisième était occupé, mais depuis quatre mois seulement, par une jeune femme blonde et frêle, Mme Bernard, à qui la mère Bernier avait fait d’abord assez mauvais visage.