Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/207

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excellents termes, que, pour la première fois de sa vie, Marguerite se sentit troublée.

Mais, par un de ces sentiments de défiance innés chez les femmes, elle resta si parfaitement calme, si glaciale, que le vieillard en conclut qu’il allait avoir quelque lutte intime à soutenir pour qu’il fût fait chez lui bon accueil et bon visage à son protégé.

Un mois plus tard, ainsi que l’ex-fabricant l’avait promis à son jeune ami, Balterini était presque célèbre. Il s’était fait entendre dans un concert organisé en son honneur, on ne parlait que de lui, on ne voulait que lui pour maître.

Seulement, un mois plus tard aussi, Mlle Rumigny, qui ne semblait pas partager l’engouement général, n’était plus la même qu’autrefois.

Bien que son gracieux visage eût conservé son expression sérieuse, un peu triste, parfois ses lèvres avaient un doux sourire et ses yeux un rayonnement de joie.

La solitude n’était plus pour elle un moyen d’échapper aux obsessions paternelles. Lorsqu’elle se réfugiait dans sa chambre, c’était pour y être seule avec ses pensées et ses rêves.

Elle aimait !