de ce bel étranger dont vous avez fait votre intime ?
— Balterini ?
— Lui-même.
— Tu es fou ! Balterini est un honnête garçon qui n’oserait…
— J’y vois plus clair que vous, il a osé.
Le bonhomme avait quitté son siège, et, plus agité, plus ému qu’il ne voulait le paraître, il allait et venait en murmurant :
— Non, non, ce n’est pas possible ! Je me serais aperçu de quelque chose. Je ne suis pas un Géronte, un Bartholo ; on n’oserait se jouer ainsi de moi !
M. Rumigny était touché au cœur, dans son orgueil et dans son affection jalouse ; cependant il ne voulait pas croire encore.
— Mais, dit-il, en s’arrêtant brusquement en face de son neveu, lors même que Balterini aimerait Marguerite, ce qui est possible, soit ! ça ne prouverait pas que ma fille, sans m’avoir consulté, ait autorisé cet amour.
— Je suis sûr que ma cousine et l’Italien s’entendent à merveille.
— Oh ! si je le croyais !
L’accent de colère croissante avec lequel son