Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par le mutisme obstiné de cette jeune femme ; je devrais presque dire par ses aveux.

— Vous ne pourriez, en conséquence, retarder la marche de cette affaire ?

— En agissant ainsi, je manquerais à tous mes devoirs.

— Je le regrette vivement, car il me semble, monsieur, que si j’avais quelques semaines devant moi, il me serait possible de vous prouver l’innocence de Mlle  Rumigny.

— Je comprends parfaitement et j’apprécie le sentiment qui vous guide, mais ma conviction est tout autre. Nous autres magistrats, monsieur, nous ne sommes pas des rêveurs ; nous allons droit à notre but, sans nous préoccuper des conséquences de nos actes. Nous n’obéissons qu’à notre conscience.

Ces mots avaient été prononcés d’un ton qui coupait court à tout entretien.

William Dow le comprit.

Plein de confiance dans ses déductions, imbu de son impeccabilité, M. de Fourmel était redevenu, même avec celui qui lui avait été si utile, le magistrat sec et tranchant que nous connaissons.

— Monsieur, dit l’Américain en se levant, je n’insisterai pas davantage et j’arrive au second