Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accusation desdits et les renvoie devant la cour d’assises. »


Après cette première lecture, pendant laquelle Mlle  Rumigny n’avait pas fait un mouvement, le greffier passa à l’acte d’accusation. Il s’exprimait ainsi :

« Dans la nuit du 3 au 4 mars dernier, la maison de la rue Marlot qui porte le n° 13 était le théâtre d’un crime si rapidement et si audacieusement commis, que nul des locataires de cette maison n’avait entendu le moindre bruit.

« Le lendemain matin, vers sept heures, un des locataires, la dame Chapuzi, qui habite au second étage, aperçut à deux pas de sa porte le cadavre d’un homme inconnu. Cet homme, un vieillard de soixante-cinq ans, avait été frappé de deux coups de couteau. Immédiatement avertie, la justice se transporta sur le théâtre du crime, mais les premiers renseignements qu’elle put recueillir ne furent pas de nature à la mettre sur les traces de l’assassin. Rien ne permettait d’admettre que ce fût un des locataires. Ce qui rendait les recherches plus difficiles, c’est qu’on ignorait comment cet inconnu et son meurtrier avaient pu s’introduire dans cette maison, car, ainsi que de coutume, la porte en avait été fermée au coucher du