Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/268

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cet horrible attentat ne résulte pas seulement de ces preuves matérielles, de ce refuge qu’elle offre au meurtrier de son père, de ses lettres, mais encore de son passé, de sa tentative de suicide, de son attitude pendant l’instruction. Il est de notoriété publique à Reims que, jeune fille, Marguerite n’avait pour son père ni respect ni égards ; elle se révoltait contre son autorité. Autant le malheureux adorait son enfant, autant il avait à se plaindre de son peu d’affection. Et lorsque M. Rumigny, qui veut pardonner, vient à Paris, appelé par celle qu’il aime toujours tendrement, c’est pour tomber sous le couteau d’un assassin.

« Sur le point d’être arrêtée, Mlle  Rumigny tente de se suicider ; elle va se jeter à l’eau avec son enfant, double crime ! et ne pouvant le commettre, par une circonstance indépendante de volonté, elle veut mourir seule ; mais un courageux étranger l’a sauvée. Une fois en prison, Marguerite Rumigny refuse de répondre, et grâce à son silence, elle permet au meurtrier de son père de ne pas tomber entre les mains de la justice.

« En conséquence :

« 1° Le nommé Robert Balterini est accusé d’avoir à Paris, la nuit du 3 au 4 mars dernier, commis un homicide volontaire sur la personne