Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/302

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sur la muraille en arrivant au troisième étage ; on en a retrouvé la trace. À cet étage, à deux pas de la porte de Mlle  Rumigny, il y avait, disent les constatations, un grand vêtement waterproof pendu à un porte-manteau. Un rayon de lune lui donnait l’aspect d’un corps immobile. Blotti contre la muraille, dans l’angle de l’escalier, sentant le vertige s’emparer de lui, le vieillard halluciné prit ce vêtement pour un homme qui le guettait, pour Balterini lui-même, et il s’élança la main levée. Mais en frappant dans le vide, — on retrouvera ce coup de couteau dans le waterproof, — il éprouva une indicible terreur, qui acheva brusquement l’œuvre de transport au cerveau que la lutte qu’il subissait depuis une heure avait commencée.

« Il étendit la main pour se soutenir à la rampe, voulut crier, mais l’apoplexie avait été foudroyante, et M. Rumigny roula de marche en marche, tenant toujours le couteau dans sa main crispée. Lorsqu’il s’arrêta dans sa chute, son bras droit portant le premier se replia brusquement sous le poids du corps, et l’arme, par un mouvement qu’on se figure aisément, s’enfonça obliquement, de haut en bas et de droite à gauche, dans les entrailles du malheureux.

« Ce n’était pas un homme assassiné qui tom-