Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/39

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L’une, en zinc, ressemblait à s’y méprendre à un grand comptoir de marchand de vin, sauf qu’il existait à chacune de ses extrémités un trou communiquant par un tuyau à un seau de fer-blanc. L’autre avait tout l’aspect d’un gigantesque gril.

À un homme moins expert que paraissait l’être William Dow en semblable matière, le greffier se fût empressé d’expliquer que c’était sur ces lits de métal que se pratiquaient les autopsies ; mais il jugea sans doute que tous détails étaient inutiles, car il se contenta de dire que la seconde de ces installations ne servait plus.

Elle était cependant l’invention d’un médecin célèbre, qui avait pensé qu’en établissant un courant d’air chaud sous le cadavre à examiner, les émanations seraient moins dangereuses pour l’opérateur ; mais un confrère l’avait remplacé, et, à tort ou à raison, le gril était abandonné à la rouille et à ses horribles souvenirs.

L’autre table était luisante, presque neuve, mais inoccupée.

— Le médecin légiste, chargé de l’autopsie d’un individu qu’on suppose victime d’un assassinat, demanda tout à coup l’Américain, profite certainement de cette occasion pour amener quelques-uns de ses élèves, afin de leur donner une leçon d’anatomie ?