Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/44

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l’affaire soit déjà entre les mains des magistrats.

— Cela est fort ingénieux, répondit William Dow, malgré le ton quelque peu ironique avec lequel son interlocuteur lui avait donné ces intéressantes explications.

— Peuh ! fit celui-ci, ça servira peut-être une fois sur mille.

L’étranger comprit qu’il avait affaire à un de ces fonctionnaires jaloux de leurs moindres prérogatives, fonctionnaires si communs en France.

Mais l’Américain, quoiqu’il trouvât que cette idée de photographier les morts était, au contraire, utile à tous égards, n’avait pas envie de discuter avec son cicerone ; aussi se contenta-t-il de lui répondre par un de ces mouvements de tête qui disent oui ou non, au gré de celui qui les interprète ; et, pressentant qu’il allait trouver ce qu’il cherchait, il s’approcha de la civière pour examiner celui qui y était étendu.

C’était le vieillard du n° 13. Son pantalon déchiré laissait apercevoir en partie l’horrible blessure qu’il avait reçue au bas-ventre.

Ce que remarqua surtout William Dow, c’est que les traits de cet infortuné avaient conservé l’expression d’une indicible épouvante.

Pendant ce temps-là, les photographes pour-