Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quant à William Dow, une fois en voiture, il ne put s’empêcher de murmurer avec son sourire ironique :

— Voilà un pauvre diable qui nous attendra demain soir dans la gare de Versailles à minuit dix minutes, et, comme il n’y a plus de train de retour à cette heure-là, il passera la nuit là-bas. Pendant ce temps-là, je serai, moi, où je veux être !

Vingt-cinq minutes après, l’étranger rentrait chez lui et Picot lui envoyait de loin un bonsoir moqueur, en s’applaudissant du résultat de sa soirée.

Le lendemain, en effet, lorsque l’agent de la sûreté alla raconter son expédition à M. Meslin, il en reçut les plus grands éloges et quarante francs, dont le commissaire de police le gratifia en lui disant :

— C’est fort bien, Picot, tu es habile ; nous voilà sur une piste intéressante qu’il s’agit de ne pas perdre. Inutile de surveiller notre homme pendant la journée, il pourrait se défier de quelque chose, mais sois ce soir à Versailles à l’arrivée du train. Prends un camarade avec toi, si tu veux.

— Inutile ! monsieur Meslin, je ferai mon affaire tout seul, si vous le permettez, répondit orgueil-