Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bles, il en était le lecteur assidu. Il s’empressa, on le comprend, de monter chez lui en compagnie du concierge, et, au premier coup d’œil jeté dans son appartement, il s’écria :

— Mais on est entré chez moi ! D’abord ma porte était fermée, je l’affirme ; j’en avais mis la clef sous le paillasson. De plus, voilà une chaise qui n’est pas comme je l’avais placée et mes papiers ont été dérangés.

Après avoir remis un peu d’ordre sur sa table, il ajouta avec terreur :

— On m’a pris mon couteau !

— Votre couteau ? demanda Bernier stupéfait.

— Oui, mon couteau catalan que j’avais posé sur mes dessins pour les maintenir. Un grand couteau à manche de corne !

— Ah ! mon Dieu, c’est une arme de ce genre-là que le docteur a retirée du corps. Tout s’explique, l’assassin s’était caché chez vous !

Le concierge et le locataire étaient également épouvantés. Il leur semblait que cette nouvelle découverte les rendaient pour ainsi dire complices du meurtrier.

Le pauvre Tissot se voyait déjà poursuivi, arrêté, condamné. Bernier, tout ancien soldat qu’il fût, n’était guère plus rassuré.