Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/87

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Toutefois, comme ces avares qui aiment à jeter de temps en temps un coup d’œil sur leur trésor pour s’assurer qu’il est toujours bien à sa place, comme ces gourmets qui inspectent volontiers d’avance la table où ils ne tarderont pas à s’asseoir, comme l’amant dont le bonheur est proche et qui se plaît à prendre, du regard, possession de la femme aimée, de même l’agent voulut revoir celui qu’il considérait déjà comme sa proie. Dans ce but, vers sept heures, il s’en vint jeter un coup d’œil au rez-de-chaussée de Brébant.

Ainsi que la veille, l’Américain était là, savourant un excellent dîner et lisant les journaux.

— Parfait ! murmura Picot, c’est un homme exact, d’habitudes régulières ; ce soir il arrivera à Versailles par le train convenu.

Et l’espion s’en fut enchanté de s’être donné cette nouvelle assurance que son plan ne pouvait échouer.

Afin de ne pas se tromper de gare, il avait consulté un Indicateur. Or, aucune erreur n’était possible : le train qui arrive à Versailles à minuit dix minutes est celui qui part de la rue Saint-Lazare.

Si l’agent de la sûreté n’avait pas eu si grande confiance en lui-même et s’il avait attendu William Dow à sa sortie du restaurant, peut-être