Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/89

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les environs, autant du moins que le lui permettait la nuit humide et sombre.

Le quartier était absolument désert.

De l’endroit où il se trouvait, William Dow découvrait le pont Louis-Philippe et celui de l’Archevêché, c’est-à-dire les deux seules voies qui conduisent là où il se rendait, puisque le quai qui sépare l’église du petit bras de la Seine était déjà, comme il l’est encore aujourd’hui, transformé en chantier et enlevé à la circulation.

Il fit sonner sa montre ; il était une heure.

Sûr de ne pas être observé, il suivit alors la grille du square, et traversant rapidement la chaussée, vint se blottir dans l’angle que forme la Morgue et la pointe de l’île, là où existe la grande porte de gauche du lugubre monument.

Il avait sous ses pieds le fleuve dont il entendait le remous, mais dont il distinguait à peine les flots boueux, tant les ténèbres étaient épaisses.

Les becs de gaz du pont de la Tournelle n’apparaissaient que comme des nébuleuses perdues dans le lointain. Le chevet de Notre-Dame, avec ses arcs-boutants et ses clochetons, semblait le squelette de quelque animal géant.

Il tombait une pluie fine et glaciale.

Pour rester là à pareille heure, calme, attentif au moindre bruit, il fallait que William Dow fût