Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/95

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— C’est bien cela ; je ne m’étais pas trompé !

— Maintenant, dit-il, donnez-moi de l’eau.

Gabriel se hâta d’obéir.

L’Américain se lava soigneusement les mains se débarrassa du tablier de travail dont il avait couvert sa poitrine, remit tranquillement ses instruments de chirurgien dans leur boîte et cette boîte dans sa poche ; puis, en tendant à l’infidèle veilleur des morts, un second rouleau de cinq cents francs, il lui dit :

— Vous avez tenu votre promesse, je tiens la mienne ; lorsque vous m’aurez reconduit jusqu’à la porte, nous serons quittes. Cependant, s’il vous arrivait quelque désagrément à la suite de cette visite, comptez sur moi, j’en serai informé et ne vous oublierai pas. Soyez donc sans crainte.

Pendant qu’il parlait ainsi avec son calme habituel, William Dow remettait ses gants et s’enveloppait dans son pardessus.

Véritablement stupéfait de ce sang-froid, dont il n’avait certes jamais eu d’exemple malgré le milieu dans lequel il vivait, Gabriel ne trouvait pas un mot à répondre.

Il se contenta de s’incliner en passant devant l’étranger pour lui montrer le chemin.

Quelques secondes plus tard celui-ci se retrouvait hors de la Morgue.