Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/144

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user rigoureusement de son droit. Elle avait tout lieu de le croire, puisqu’il ne l’invitait pas à se soumettre, sinon par un mot affectueux, du moins par quelque promesse de pardon. D’ailleurs, elle était résolue à protester contre la décision de la justice en ne cédant qu’à la force.

En effet, la journée se passa sans qu’il se produisît rien de nouveau. Mme  Bertin commençait à croire que M. Noblet ne suivrait pas les mauvais conseils de son beau-père, et Gilbert, qui était informé des moindres événements, partageait cette opinion. Aussi, le soir, le berceau de son fils près de son lit, Éva s’endormit-elle plus tranquille que cela ne lui était arrivé depuis longtemps.

Le lendemain, le soleil venait à peine de se lever et la jeune mère reposait encore, lorsque deux coups de sonnette la réveillèrent en sursaut.

Inquiète, elle sauta à terre, revêtit un peignoir et, blottie contre cette porte de sa chambre qui donnait sur le palier, prêta l’oreille.

Elle percevait distinctement les voix de plusieurs individus, bien qu’ils se parlassent assez bas.

Cependant Catherine n’ouvrait pas. On sonna de nouveau, plus rapidement, plus fort, et Mme  Noblet entendit aussitôt ces mots terribles, prononcés sur un ton de commandement :

— Au nom de la loi, ouvrez !

Mme  Bertin, toute pâle, arriva au même instant chez sa nièce.

— Ce sont eux, lui dit-elle, les misérables !