Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/163

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Arrivés à l’angle de ce mur, ils tournèrent à droite, firent encore une vingtaine de pas et s’arrêtèrent devant une porte de fer, au milieu de laquelle existait un petit guichet grillé, au-dessus d’un marteau mobile.

M. Garnier souleva ce marteau, qui retomba avec un bruit sourd : la porte s’ouvrit aussitôt. Seulement alors, en apercevant, au delà d’un étroit vestibule occupé par des gardiens en uniforme, une lourde grille, Mme  Noblet comprit où elle était, et, se suspendant au bras de son guide, s’écria, les yeux hagards, le visage décomposé :

— Où me menez-vous ? Oh ! non, non, je ne veux pas ! En prison, moi ! Je vous en prie, je vous en conjure ! Qu’ai-je donc fait ?

— Ne vous effrayez pas outre mesure. Votre mari ne peut tarder à venir. Je suis étonné même qu’il ne nous ait pas précédés. Il vous emmènera tout de suite, car c’est son droit !

— Mon mari ! Ah ! mon mari ! Si c’est ainsi, allons ! Je préférerais finir mes jours ici plutôt que d’en sortir avec lui ! Mon mari qui m’a fait arrêter comme une voleuse, comme une fille de mauvaise vie !

Elle avait repris le bras du commissaire et l’entraînait à son tour vers cette même grille, dont la vue l’avait si fort épouvantée.

Ils la franchirent et pénétrèrent dans le hall de la prison.

De son bureau vitré, le gardien-chef les avait vus entrer. Il vint à leur rencontre.