Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/199

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Mariage de Figaro, et elle découvrait aussi, entouré d’arbres maladifs, le lavoir dans lequel, selon la légende créée par Eugène Sue, Fleur de Marie lessivait son linge ; légende contre laquelle il serait inutile de protester, car elle est devenue page d’histoire, ainsi que tant d’autres légendes, heureusement pour l’histoire, qu’elles poétisent un peu.

Allez donc dire à Marseille que Dantès et l’abbé Faria n’ont pas existé !

Un jour, il y a longtemps de cela, hélas ! je visitais le château d’If avec mon illustre maître et ami Alexandre Dumas. Le guide nous conduisit dans le cachot du prêtre italien et, là, nous fit remarquer le trou par lequel Dantès se glissait jusqu’à son compagnon de captivité : « Eh bien ! s’écria aussitôt l’adorable conteur, en se tournant vers moi, doutes-tu encore, maintenant ? »

Il était sincère, le cher grand homme ! Il croyait lui-même !

Plus d’une semaine s’était donc ainsi écoulée pour la pauvre Éva, et comme elle voyait son fils tous les deux jours, elle ne songeait pas à se plaindre, puisant dans les caresses du bébé le courage d’attendre son retour, lorsqu’une après-midi, à l’heure où venait si exactement Mme  Bertin, elle l’attendit vainement.

La prisonnière se dit d’abord que sa tante était retenue chez elle par quelque visite, quelque affaire imprévue ; qu’elle allait arriver, lui expliquerait les causes de son retard, et elle prit patience ; mais