Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/326

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Et, plus intrigué encore qu’il n’était inquiet, il quitta le boulevard des Invalides pour retourner à Nogent.

Voici ce qui s’y était passé.

Vers dix heures, vingt minutes à peine après le départ du docteur et de Ronçay, un coup de sonnette s’était fait entendre à la grille ; la vieille domestique de Mme Bertin, se trouvant dans le jardin, était allée ouvrir, mais pour jeter aussitôt ce cri de surprise, en reconnaissant, dans la personne qui se présentait, sœur Marie de la Miséricorde, l’aînée des filles de M. de Tiessant :

— Vous, mademoiselle Blanche !

— Moi-même, Catherine, répondit la religieuse. Éva est bien souffrante ? Je viens la voir.

— C’est que je ne sais trop !… Notre jeune dame va mieux au contraire… Cependant…

La brave servante se souvenait de la consigne donnée par M. Bernel et, tout à la fois, elle n’osait ni recevoir la nièce de sa maîtresse, ni lui fermer la porte.

— Qui est là ? demanda au même instant Mme Bertin, en paraissant à l’angle de la maison.

Puis, aussitôt, elle mit un doigt sur les lèvres et s’approcha vivement.

Elle venait de reconnaître Blanche, et comme la chambre d’Éva prenait jour sur le parterre, c’est-à-dire du côté opposé à la porte d’entrée, et que, par conséquent, elle ne voyait pas de ses fenêtres qui sonnait, la bonne tante tenait à lui cacher l’arrivée