Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/366

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vivre, vivre ! Mon Dieu, condamnez-moi à des peines éternelles, mais ne me faites pas mourir ! Laissez-moi vivre pour lui. Gilbert… Gilbert !

Sa voix était déchirante, ses regards déjà voilés ; une horrible angoisse se peignait dans ses traits convulsés, des soubresauts nerveux secouaient son corps brisé. De ses petites mains maigres, exsangues, elle retenait contre sa poitrine râlante son amant qu’elle semblait vouloir entraîner dans la tombe qui s’ouvrait toute grande pour la recevoir.

Tout à coup, elle se redressa à demi, saisit convulsivement la tête de Ronçay, lui donna sur les lèvres un long baiser, puis, le repoussant, elle retomba en arrière, le visage extasié, en murmurant :

— J’ai tenu mon serment et je meurs… Adieu, Gilbert ! Je t’aime !… Je t’aime !