Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/49

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souvent les plus forts, et bientôt une série d’articles dans les journaux catholiques, où il avait eu immédiatement accès, le signalèrent à l’opposition et au clergé comme une recrue vigoureuse sur laquelle on pouvait compter.

Aussitôt les salons conservateurs lui furent ouverts ; pour l’y retenir, on songea bien vite à le marier, et comme il était beau garçon, élégant, spirituel, et même non sans quelque distinction native, l’évêque de X…, Mgr  Trémont, qui l’avait pris en grande affection, lui fit épouser une de ses nièces, orpheline qu’il dota convenablement, ainsi qu’il avait déjà doté sa sœur aînée, pour en faire la femme d’un savant universitaire, M. Bertin.

Ceci se passait dans les premières années du second empire.

Mme  Marie de Tiessant était une compagne simple, douce et pieuse. Elle ne tarda pas à adorer son mari, qu’elle regardait comme un homme supérieur. Son seul souci fut de lui faire une existence heureuse et d’élever chrétiennement le fils et les deux filles qu’elle avait eus en moins de six ans, enfants dont le père soignait également l’éducation intellectuelle et l’éducation physique, ayant la saine ambition de les préparer aux combats de la vie.

Il destinait son fils Robert à l’état militaire et voulait que ses filles Blanche et Éva fussent un jour dignes de la haute situation sociale qu’il rêvait de leur donner.

Presque tous les matins, il montait à cheval avec