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Mon cher Confrère,

Vous m’avez fait l’amitié de m’envoyer les épreuves de votre roman le Serment d’Éva et l’honneur de m’en demander mon avis. Même je crois que vous auriez voulu que je présentasse votre œuvre au public. Mais savez-vous que ceci eût ressemblé à une préface ? Une préface pour une étude déjà répandue par le Figaro, déjà goûtée de ses lecteurs ! Et une préface d’un homme qui n’est guère compétent à juger les romans et qui se contente volontiers de les aimer !

Je les aime passionnément, en effet, au point de passer, pour les uns, sur les négligences du style ; pour les autres, sur les nécessités des développements et de la coupe du feuilleton, parce que, de nos jours, il n’en est plus guère qui ne contiennent une large part de « vie vécue », comme on dit aujourd’hui, en croyant innover et en traduisant simplement le vivere vitam des Latins.

Cette large part de l’observation directe faite sur soi-même, sur qui nous entoure, sur les passants