Page:René de Pont-Jest - Sang-Maudit.djvu/91

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Elle en brisa fiévreusement le cachet, mais aux premières lignes, elle se sentit prise de vertige.


Jeanne n’osa refuser, et les deux lettres pour Laon partirent le jour même.

Après avoir obtenu, du juge d’instruction qu’il entendît Mlle Reboul, Justin avait repris un peu de courage, car il ne supposait pas que son ancienne maîtresse le voudrait perdre en le démentant ; mais lorsqu’en lui faisant subir son second interrogatoire, le magistrat lui annonça que la jeune fille était souffrante et ne pouvait venir à Laon, le malheureux se sentit abandonné.

Sa physionomie prit alors une telle expression d’épouvante et de désespoir que le juge instructeur en fut frappé, presque ému.

— La justice, lui dit-il, doit tout faire pour s’éclairer, et puisque vous avez une