Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/44

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dehors de l’âme, tout sensuel ! Demander à l’Italien de renoncer aux molles et humbles pratiques, de s’imposer des années d’études, de critiquer sans relâche, de poursuivre les nuances dans leurs derniers replis, c’est lui trop demander. On ne peut entreprendre ce rude labeur que dans un climat sévère, qui invite à la concentration, et excite l’activité intérieure. Mais ici, ah ! qu’il est plus commode de s’agenouiller devant la Madone et de passer des heures à ne rien faire, à entendre de la musique dans une église ou à entendre prêcher un capucin que d’apprendre le grec, l’hébreu, le syriaque, de se faire acariâtre et impitoyable dans son cabinet !

Cette paresse, je le sais, m’impatientera un jour ; cette religion de nonchalance et de sensualité m’irritera. Mais maintenant