Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/51

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d’aucun plaisir accessoire. Il peut sembler dérisoire de parler de bien-être, quand il s’agit d’un peuple souffreteux et en guenilles. Et pourtant, ces gueux couchés au soleil du matin au soir, avec la certitude de ne pas mourir de faim, vivent dans un état habituel de calme. La vie en ce pays s’en va bien savourée : chez nous, elle court sans laisser de goût. Nous n’aimons de la vie que l’action et la jouissance ; nous sommes toujours pressés et affairés.

Tout ce qui est original est curieux, et à ce titre, il n’y a pas un petit oratoire à Rome qui n’ait son intérêt. Il faut pourtant reconnaître que l’admiration que le vulgaire professe de confiance pour les monuments religieux de Rome est des plus niaises. Sur les trois cents églises que compte cette ville, il en est une douzaine de très précieuses par leur antiquité