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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/104

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avaient créée les mit presque dans l’ombre. Il faut descendre jusqu’au moyen âge pour que justice leur soit rendue ; l’une d’elles, Marie-Madeleine, reprend alors sa place capitale dans le ciel chrétien.

Les visions au bord du lac paraissent avoir été assez fréquentes. Sur ces flots où ils avaient touché Dieu, comment les disciples n’eussent-ils pas revu leur divin ami ? Les plus simples circonstances le leur rendaient. Une fois, ils avaient ramé toute la nuit sans prendre un seul poisson ; tout à coup les filets se remplissent ; ce fut un miracle. Il leur sembla que quelqu’un leur avait dit de terre : « Jetez vos filets à droite. » Pierre et Jean se regardèrent : « C’est le Seigneur, » dit Jean. Pierre, qui était nu, se couvrit à la hâte de sa tunique et se jeta à la mer pour aller rejoindre l’invisible conseiller[1]. — D’autres fois, Jésus venait prendre part à leurs simples repas. Un jour, à l’issue de la pêche, ils furent surpris de trouver les charbons allumés, un poisson posé dessus et du pain à côté. Un vif souvenir de leurs festins du temps passé leur traversa l’esprit. Le pain et le poisson en faisaient toujours une partie essentielle. Jésus avait l’habitude de leur en offrir. Ils

  1. Jean, xxi, 1 et suiv. Ce chapitre a été ajouté à l’Évangile déjà achevé, comme un post-scriptum. Mais il est de la même provenance que le reste.