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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/225

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à une grande réputation, commençait dès lors à se faire connaître par ses prestiges[1]. On souffre de voir l’Évangile trouver une préparation et un appui en de telles chimères. Une assez grande foule se fit baptiser au nom de Jésus. Philippe avait le pouvoir de baptiser, mais non celui de conférer le Saint-Esprit. Ce privilège était réservé aux apôtres. Quand on apprit à Jérusalem la formation d’un groupe de fidèles à Sébaste, on résolut d’envoyer Pierre et Jean pour compléter leur initiation. Les deux apôtres vinrent, imposèrent les mains aux nouveaux convertis, prièrent sur leur tête ; ceux-ci furent doués sur-le-champ des pouvoirs merveilleux

    et demie de Naplouse et de Sébastieh. V. Robinson, Biblical researches, II, p. 308, note ; III, 134 (2e édit.) et sa carte.

  1. Les renseignements relatifs à ce personnage chez les écrivains chrétiens sont si fabuleux, que des doutes ont pu s’élever sur la réalité de son existence. Ces doutes sont d’autant plus spécieux que, dans la littérature pseudo-clémentine, « Simon le Magicien » est souvent un pseudonyme de saint Paul. Mais nous ne pouvons admettre que la légende de Simon repose sur cette unique base. Comment l’auteur des Actes, si favorable à saint Paul, eût-il admis une donnée dont le sens hostile ne pouvait lui échapper ? La suite chronologique de l’école simonienne, les écrits qui nous restent d’elle, les traits précis de topographie et de chronologie donnés par saint Justin, compatriote de notre thaumaturge, ne s’expliquent pas, d’ailleurs, dans l’hypothèse où la personne de Simon serait imaginaire (voir surtout Justin, Apol. II, 15, et Dial. cum Tryph., 120).